L'hiver, la neige rend le cheminement plus intuitif et facile. Si si ! Plus de rochers, plus de buissons, on dessine sa propre trace, droite ou tortueuse, selon les reliefs du terrain et les nôtres, intérieurs.
"Tracer" se fait avec les 5 sens. On goute la neige de la pointe de sa raquette ou de son ski. On l'entend crisser ou murmurer, raconter. On la voit scintiller ou se confondre avec le ciel blanc pour nous confondre dans un "jour blanc". On la touche, elle est différente chaque jour, chaque instant ; pas besoin de regarder pour savoir où aller, en la touchant nos pas savent le relief. On la sent car justement elle ne sent rien. Elle étouffe les odeurs, les sons, les couleurs mais ils restent accessibles, ténus, à ceux qui la respirent.
Faire sa trace, c'est savoir qu'elle disparaitra, au prochain coup de vent ou au printemps. Faire sa trace c'est n'avoir aucune ambition, juste le pas suivant et la joie d'un cheminement harmonieux, en nous, avec le groupe, avec les éléments. Alors allez-y, tracez ! puis effacez ! et recommencez !
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